Description
Organisé par EA 41 96 CLIMAS, Université Bordeaux-Montaigne.
En partenariat avec : CLLE ERSSàB UMR 5263, Université Bordeaux-Montaigne
Équipe Cognitique et Ingéniérie humaine - UMR 5218
Ecole Nationale Supérieure de Cognitique - Institut Polytechnique de Bordeaux IPB
De la "salle équipée" au labo multimédia, de la cassette dupliquée au podcast, des premières expériences d’enseignement des langues assisté par ordinateur à la généralisation des TICE, le recours aux machines n’a cessé de croître, au point d’apparaître aujourd’hui comme incontournable... et irréversible. Fonctionnalités, procédures, gestes techniques : il est dans la nature même de la machine de modifier le milieu où on l’installe et le comportement socio-cognitif des êtres qui l’emploient. Pour quels objectifs affichés et quels bénéfices attestés dans l’enseignement-apprentissage des langues ?
À l’évidence, la machine a potentiellement étendu les possibilités d’exposition à la langue étrangère ; encouragé de nouveaux modes de repérage et de travail des formes ; diversifié les postures de réception et de production ; élargi les possibilités d’interaction ; encouragé de nouvelles formes de guidage, d’autonomie, de médiation et de remédiation. Certaines expérimentations ont tourné court. Que révèlent ces échecs ? D’autres, au contraire, semblent avoir débouché sur des pratiques ritualisées et des dispositifs en voie d’institutionnalisation. Comment justifier ces succès et jusqu’à quel point s’en réjouir ? Car les machines ont un coût et ceux qui les financent réclament aujourd’hui un dividende sur investissement, notamment dans l’Enseignement Supérieur. Sont ainsi prisés les dispositifs automatisés ou semi-automatisés permettant de positionner, d’accompagner, voire d’évaluer des cohortes entières d’étudiants, en diminuant de façon spectaculaire les coûts et le nombre d’intervenants. Est-ce toujours réalisable ? Au prix de quelles réductions ou simplifications de la "langue" et de quel formatage des activités ? Quelle position prendre face à la logique industrielle de mécanisation et de diminution des coûts de production qui se dessine, suscitant nombre d’interrogations auxquelles les enseignants-chercheurs en langues ne sauraient désormais se soustraire ? Le colloque ouvre un espace à la discussion scientifique de ces enjeux.
Thématiques
Machines et médiation
Machines et conception de la langue : vision atomisée ou unifiée, organique ou mécaniste, sélective ou intégrative.
Machines et mécanismes cognitifs : compréhension, intégration, focalisation et phénomènes attentionnels, stimulation sensorielle, fixité ou fluidité des postures et gestes d’apprentissage.
Machines et nouvelles conceptions de l’apprentissage : humanisme et responsabilité épistémologique.
Machines et montage de dispositifs d’enseignement-apprentissage : ingéniérie, usages, interactions, hybridations, facilitations, blocages.
Machine et mesure des performances : des items, des modules et des scores pour quels types de travail ou d’évaluation automatisés ?
Machines, mises en relation, collaborations : enseignants et apprenants, apprenants isolés ou en commuauté, collaborations, replis, décentrages
Machine et multimodalité : dimensions formelles et fonctionnelles de la langue privilégies ou écartées, potentialités valorisées ou minorées
Machine, corpus et traitement des langues
Machines et mécanique : automatisation, formatage, itération, comptage, mesure
Machines, mouvements et espace-temps : nomadisme, proximité et distance, le synchrone et l’asynchrone...
Machines amies ou ennemies de l’engagement et des apprentissages situés ?
Machines et résistances : obstacles, pannes, rejets (culturels, idéologiques), phobies
Machines et écologie : coûts sociétaux et environnementaux
Machines et corporéité : interactions physiques avec la machine ; machines et exhibition (partielle, intégrale) du corps parlant.
Machines à construire : ergonomie, langages, évolution