Dans le cadre de la mise en oeuvre de son programme de travail « Éducation et formation 2010 », la Commission européenne a constitué un Réseau européen d'experts en sciences sociales de l'éducation et de la formation (NESSE). L'un des axes de travail de ce réseau porte sur « éducation, migration, inégalités, exclusion sociale ». Diverses problématiques peuvent être abordées : les différences linguistiques et culturelles entre domicile et école, le statut des parents immigrés et l'identité des migrants dans la société d'accueil. Le questionnement concerne aussi bien les nouveaux arrivants que les enfants de deuxième ou troisième génération. Quant à l'égalité des chances, elle se traduit aussi bien en termes d'accès à l'emploi (« intégration professionnelle »), d'offre de formation pour les migrants nouvellement arrivés, quel que soit leur âge, qu'en termes de résultats scolaires et, plus généralement, d'accès aux savoirs.
Pourquoi certains enfants ou petits-enfants de migrants ne réussissent-ils pas à l'école ? Quelle est l'ampleur de cet « échec scolaire » ? A-t-il les mêmes fondements que celui des enfants de milieux défavorisés ? Et si non, pourquoi ? Cette situation, que nous abordons avec un regard français est-elle identique dans tous les pays de l'Union européenne ? Comment ces mêmes pays abordent-ils l'éducation et la socialisation des enfants de migrants ? Pourquoi se focalise-t-on sur les problèmes des enfants de la deuxième génération ? Jusqu'à quand un enfant est-il un enfant d'immigré ? Ne s'agit-il pas d'un ressenti qui perturbe les consciences aussi bien des familles, des élèves, des enseignants et de la société de manière générale ?