Auteur(s) : Feyfant Annie
Résumé :
C’est sans doute une évidence de dire que la famille est le « premier système social », par lequel le jeune enfant acquiert et développe des compétences cognitives et sociales. Existe-t-il une corrélation entre « réussite scolaire » d’un élève et le rapport à l’école de sa famille ? Comment la recherche aborde-t-elle l’influence familiale sur les apprentissages et la socialisation des enfants ?
Ce qu’il faut retenir de la littérature de recherches portant sur l’incidence de l’environnement familial sur la scolarisation de l’enfant et de l’adolescent c’est la multiplicité des éléments qui façonnent la trajectoire scolaire.
L’un des principaux facteurs cités est le style éducatif de la famille. Entre contrôle coercitif et style permissif, il est difficile de définir un modèle type qui soit plus favorable à la réussite scolaire. Dans une approche qui se doit plurielle, il convient de prendre en compte le contexte et les valeurs véhiculées par la famille, car aussi bien le parcours scolaire des parents que le statut socioéconomique de la famille ou les pratiques culturelles sont des atouts ou des obstacles au développement cognitif de l’enfant.
Au-delà ou à cause du contexte socioéconomique, les attentes des parents et leurs projets liés à la scolarité influent sur la motivation et le rapport à l’école de l’enfant. Cet engagement, variable selon l’âge, est facilité par un accompagnement bienveillant à la scolarité. C’est au travers d’activités éducatives ou culturelles dans l’environnement familial, avec l’appui d’un ou des parents, voire de la fratrie, que se co-construit la socialisation scolaire.
Les recherches qui essaient d’analyser la multiplicité de facteurs déterminants pour la socialisation et la scolarisation s’interrogent sur l’impact du contexte socioculturel. Le déterminisme social est-il suffisant ou ne doit-on pas croiser cette variable avec d’autres données ? Certains chercheurs évoquent des interactions gènes/environnement socioéconomique, notamment dans la cadre du développement cognitif du très jeune enfant. D’autres prennent appui sur quelques réussites ou échecs improbables, pour tenter d’expliquer a contrario des dysfonctionnements ce qui peut favoriser la réussite scolaire. L’ensemble des travaux, aussi incomplets soient-ils, montrent combien certaines familles doivent être soutenues dans leur prise de responsabilité éducative.