Auteur(s) : Rémi Thibert
Il est très compliqué d’appréhender la réalité du travail personnel des élèves, surtout depuis son externalisation dans le courant du XXe siècle, reportant dans les familles le temps d’étude qui avait lieu auparavant dans les écoles. Aujourd’hui, les devoirs écrits se font essentiellement à la maison, malgré leur interdiction en primaire et les résultats de recherches qui ont montré l’absence d’effets de ces pratiques sur les apprentissages.
Si ces devoirs persistent, c’est qu’ils répondent à d’autres attentes, sociales et non pas didactiques. La question qui devient chaque année plus pressante porte sur l’articulation entre le travail en classe et ce travail demandé pour la classe hors la classe. Or les acteurs chargés d’organiser ce temps de travail personnel sont nombreux : que ce soit dans le périscolaire, avec les études ou l’aide aux devoirs, qui ont lieu au sein des établissements, ou que ce soit à l’extérieur de l’école, grâce à des associations, des centres sociaux, des médiathèques ou encore le milieu familial, sans compter les acteurs économiques privés qui proposent des cours particuliers, des remédiations, etc.
Si ces accompagnements sont juxtaposés et sans lien, le risque est que ceci ne serve à rien, en tout cas pas aux élèves les plus en difficulté.
Il convient donc de penser différemment ces dispositifs d’aide, de penser leur articulation et leurs périmètres, toujours en lien avec ce qui se fait à l’école. Cela nécessite aussi de penser collectivement dans les établissements la question de l’aide au travail personnel.
Ce dossier de veille tente de faire le point sur le travail personnel de l’élève pour la classe hors la classe, en posant la question de l’engagement des élèves dans leurs apprentissages. En effet, pour que le travail personnel hors la classe existe, il faut qu’il soit pensé et commencé au sein même de la classe.
Pour citer ce dossier :
Rémi Thibert (2016). Représentations et enjeux du travail personnel de l'élève. Dossier de veille de l'IFÉ, n°111